L’ascension du Mont-Blanc, check !

Au bout de ses rêves

Ils sont deux chefs Scouts et Guides de France. Ils sont allés au bout de leur rêve, grimper tout en haut du toit de l’Europe, le Mont-Blanc.

Ania raconte.

L’idée

On se rencontre à la préparation du Week-end Inter-Branche de Lyon Levant d’octobre 2011. On se découvre tous les deux sportifs, un peu bourrins dans l’âme (Max : footballeur américain, 1,96m pour pas loin de 100 kilos - Ania : nageuse, skieuse et d’autres encore mais seulement 1,60m pour 64 kilos...seigneur, une fille qui dit son poids...mais où va le monde !) et tout aussi avides d’aventure. On partage aussi les soirées rock, les préparations de brevet d’éclaireur de tribu, bref... pas mal d’aventure scoutes avec notre foulard autour du cou !

Début 2013, on me pose la question de ce qui me ferait plaisir pour mes 20 ans. J’hésite un peu, la rime "20 ans, un Mont-Blanc" me fait envie, je craque ... ça sera pour cette année !

Habituée à voir le Mont-Blanc depuis la terrasse du chalet que mes parents louent depuis 15 ans à Combloux, ils se doutaient qu’un jour j’aurais envie d’aller voir comment ça se passe là-haut et si le dahu tourne toujours dans le même sens... Le scoutisme m’a donné le goût de l’aventure à plusieurs.

La préparation

Une amie de ma fac de sport m’accompagnera et là l’évidence, il nous faut une présence masculine, et de préférence scoute. Au détour d’une passe de rock un lundi soir, je balance l’idée à Max. Ses yeux brillent et il est tout de suite partant à une condition : y aller avec le foulard autour du cou (même pas besoin de le préciser, c’est une évidence :p).

Ce sera donc un stage de 3 jours d’école de glace que nous suivrons pour finir par l’ascension du Mont-Blanc sur 2 jours par la voie normale, tout cela précédé par un entrainement intensif de 4 jours dans le massif.

L’ascension

En bon scout, nous décidons de camper tout le séjour (excepté pour la nuit passée au refuge du Goûter) mais un petit obstacle vient se mettre sur notre route.

La course de neige précédant le premier jour de l’ascension se fait dans des conditions climatique très difficiles et nous revenons trempés à la tente ... qui a eu l’excellence idée de s’écrouler (non non, nous avions bien plantés nos sardines et bien tendue la toile : il s’agissait d’un arceau cassé suite à une mauvais évacuation de l’eau de pluie !). On se voit obliger d’effectuer un déménagement très humide vers un gîte qui se transforme en buanderie/séchoir monumental pour avoir des habits secs le lendemain (eh oui, il est recommandé de commencer son ascension à sec en bas sous peine de subir la triste peine du surgelé Picard en haut !).

Lever 5h45 : préparation des sacs. Avec Max, le même réflexe : retirer son sifflet de chef du foulard pour que ça pèse moins lourd (mais blinder son sac de barres de céréales : oui, un scout fait toujours les bons choix logiques et intelligents).

Pendant la montée, la différence de poids fait que nous ne sommes pas dans la même cordée mais on se suit du regard dans les passages dangereux (dont le fameux Couloir de la Mort) et on est bien content d’atteindre le refuge du Goûter à 3835 mètres d’altitude.

On se félicite et on se gave d’une vue à couper le souffle. Après une sieste bien méritée et un repas où Max fait tous les fonds de plat pour se rassasier (un scout, ça mange et un chef, ça dévore !), on crée nos affiches pour le sommet prévu le lendemain en priant de réussir ce sommet et pouvoir les sortir (sinon, ça nous aurait fait user du papier pour rien donc soyons HALP et allons au sommet).

La nuit est agitée et le réveil à 2h du matin difficile mais l’objectif final nous tend les bras et malgré les envies de vomir dues au mal des montagnes, les maux de tête, la fatigue musculaire, les ampoules, les orteils congelés, on atteint le sommet à 6h37 (oui, on sait ça sonne un peu héroïque mais c’est fait exprès : on se sent vraiment super-héros en haut du Mont-Blanc !).

Le foulard sorti, l’affiche aussi, on pleure, on rit et on est fier d’avoir "SGDFé" le Mont-Blanc, d’avoir porté les couleurs du scoutisme à 4810 mètres d’altitude (on notera d’ailleurs que Max a failli perdre des doigts en faisant le signe scout tellement il faisait froid ... le pauvre, il n’a compris qu’on peut faire le même avec un gant !).

Là-haut, on s’est dépassés, on s’est senti scout.

En bas, on est fier de l’avoir fait, on se sent toujours aussi scout parce que maintenant c’est le départ en camp qui nous attend : un nouveau défi à relever !

Portfolio

PS

Maxime (groupe Saint Nom de Jésus à Lyon) et Ania (groupe Sainte Madeleine des Charpennes à Villeurbanne).

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